Du 30 mai au 1 er juin 2023, le RESONUT a pris part à la première édition des journées scientifiques de la nutrition organisées à Ouagadougou par le Ministère de la santé à travers le Secrétariat technique chargé de la multisectorialité en collaboration avec le Réseau des Chercheurs et Académiciens pour la Nutrition (RESCANUT). L’objectif desdites journées tenues sous le thème « multisectorialité de la nutrition au Burkina Faso: quelles contributions et synergies pour garantir une Sécurité alimentaire et nutritionnelle» était d’offrir un cadre d'échanges aux différents participants en vue de mettre en œuvre les programmes thématiques de recherche en nutrition et de susciter une grande implication de l'Etat et des Partenaires Techniques et Financiers dans le processus de la recherche et de l'innovation en nutrition.
Le RESONUT a participé à ce grand rendez-vous du monde de la nutrition où il a partagé une approche de « Chant de Femme », une organisation membre, sur la contribution endogène de la femme dans l’amélioration de la situation nutritionnelle au Burkina Faso. Le Réseau entendait ainsi interpeller les acteurs de la lutte pour le renforcement de l’état nutritionnel des ménages et donner une autre conception sur la place et le rôle de la femme dans la lutte et ce, dans l’optique de poser les jalons d’une meilleure implication de cette catégorie d’acteur dans les interventions. Ainsi, la Présidente du Conseil d’Administration, Valentine BAKYONO, qui s’est entretenue avec les participants, note une sous-estimation des capacités réelles de la femme. Elle est généralement prise comme une simple bénéficiaire des actions de lutte contre la malnutrition au lieu d’être considérée comme une actrice de la lutte. Et pourtant, la femme demeure un maillon incontournable dans la lutte contre la malnutrition tant elle intervient dans les soins des enfants, l’hygiène et surtout l’alimentation du ménage selon Valentine BAKYONO. C’est pourquoi, elle a attiré l’attention des acteurs sur la nécessité de déconstruire les normes sociales qui ne favorisent pas une pleine participation de la femme à la lutte.
Pour renforcer la partition de la femme dans le financement de la lutte pour l’amélioration de l’état nutritionnel dans les ménages, la représentante du RESONUT a proposé la communication pour le changement de comportement. Il s’agira de renforcer ses connaissances sur les bonnes pratiques nutritionnelles à travers la sensibilisation ou la formation et de lui permettre de lutter contre les préjugés et stéréotypes sur la nutrition. Ce qui peut contribuer à rehausser sa place dans la lutte. Dans le même sens, le renforcement de l’autonomisation de la femme par l’accès au crédit et autres moyens de productions, la formation sur les techniques et opportunités de financements durables sont nécessaires selon Valentine BAKYONO. En outre, elle a proposé l’amélioration du pouvoir de décision de la femme au moyen de la communication dans les ménages et la déconstruction de certains comportements érigés en normes sociales comme les gavages et les purges aux enfants, l’interdiction aux femmes enceintes ou aux enfants de consommer certains aliments. Aussi, les organisations internationales Action Contre la Faim (ACF) et Helen Keller International (HKI) membres du RESONUT ont répondu à l’appel à communication du RECANUT et ont partagé des résultats de recherches lors desdites journées. Par ailleurs, le Réseau a assuré la modération de la table ronde des partenaires sur le financement de la nutrition.
Au cours de ces journées scientifiques, les participants ont échangé autour d’une quarantaine de communication et de quatre panels. Ces réflexions ont abouti à des recommandations portant entre autres, l’institutionnalisation desdites journées, le plaidoyer sur le financement de la recherche scientifique, la formalisation des réseaux des donateurs, le renforcement de la collecte et l’analyse des données nutritionnelles, ainsi que leur diffusion.